Le 20 mars 1991, après un match nul 1-1 à San Siro, l'OM éliminait le grand Milan AC avec une victoire 1 à 0 à l'Orange Vélodrome grâce à un but de Chris Waddle. C'était une victoire légendaire en raison d'une fin de match rocambolesque.
Avant d'atteindre la finale de la Ligue des Champions en 1991, l'Olympique de Marseille devait d'abord battre le double champion d'Europe en titre, l'AC Milan. Après avoir fait match nul (1-1) à San Siro lors du match aller, l'OM a gardé espoir et a finalement vécu un match retour exceptionnel.
C'était le genre de match qu'un joueur de football ne vit qu'une fois dans sa carrière. Après être parvenu en quart de finale de la Ligue des Champions, l'Olympique de Marseille devait affronter l'AC Milan, double champion d'Europe en titre. Le match aller s'est soldé par un match nul (1-1) grâce à un but de Jean-Pierre Papin. Un résultat encourageant pour l'OM qui ne se doutait guère de ce qui allait se passer lors du match retour contre les Milanais.
Au retour au Vélodrome, 37 000 personnes sont venues assister au match. Ce fut un match favorable aux Olympiens qui ont réussi à marquer à la 75ème minute. Abedi Pelé, sur l'aile gauche, a centré vers Jean-Pierre Papin près de la surface, qui a prolongé de la tête. Le ballon est finalement arrivé sur le pied droit de Chris Waddle qui, d'une frappe puissante, a trompé le gardien adverse et a ouvert le score. Une dizaine de minutes plus tard, le score n'avait pas changé et la victoire semblait se profiler... mais un incident inattendu s'est produit.
Soudainement, l'un des projecteurs du stade a cessé de fonctionner alors qu'il restait seulement deux minutes de jeu dans le temps réglementaire, interrompant le match.
L'AC Milan a réagi de manière inattendue. L'équipe italienne a vu là une opportunité inespérée, ce qui a rendu ce match légendaire dans l'histoire de la compétition. Craignant de ne pas pouvoir faire la différence dans les dernières minutes, les Milanais ont refusé à plusieurs reprises de revenir sur le terrain une fois le problème de l'éclairage résolu, espérant ainsi voir le match reporté à quelques jours plus tard. Finalement, l'arbitre a décidé de reprendre le match, mais comme aucun joueur italien n'était revenu sur le terrain, il a immédiatement sifflé la fin de la rencontre, synonyme de victoire sur tapis vert (3-0) pour les Marseillais, désormais qualifiés en demi-finale.
Pour comprendre le comportement de l'AC Milan, il faut se tourner vers le passé. L'équipe, dirigée par Arrigo Sacchi, espérait en réalité revivre le scénario de leur match contre l'Étoile Rouge de Belgrade quelques années auparavant. Le 9 novembre 1988, lors des huitièmes de finale de la C1, les deux équipes avaient fait match nul (1-1) lors du match aller et devaient jouer le retour en Serbie. Le Milan était en difficulté, jouant à dix contre onze et perdant 1-0. Mais le destin en a décidé autrement. Un épais brouillard est tombé sur Belgrade vers l'heure de jeu, réduisant la visibilité sur le terrain à presque rien, rendant impossible la poursuite du match. Finalement, le match a été reporté au lendemain et a dû être rejoué depuis le début et à égalité numérique. Les Rossoneri ont cette fois-ci réussi à l'emporter lors d'une séance de tirs au but serrée et ont remporté la Coupe aux grandes oreilles par la suite.
Malheureusement pour eux, face à l'OM en 1991, l'issue fut différente. Agacée par la situation, l'UEFA a décidé d'infliger une lourde sanction au double champion en titre : une suspension d'un an de toutes compétitions européennes. Ils ne sont revenus que lors de la saison 1992-1993 dans la prestigieuse Coupe... pour finalement s'incliner en finale face à Marseille (1-0).